Comment préserver la santé mentale des DRH ?

La santé mentale des DRH : un enjeu croissant en 2025

En 2025, la fonction RH, et spécifiquement les DRH, souffre d'épuisement professionnel à plusieurs niveaux : surcharge de travail, responsabilités accrues, pression psychologique, etc. Or, la santé mentale des professionnels des ressources humaines est un enjeu crucial pour le bon fonctionnement d'une entreprise, cette fonction étant notamment nécessaire aux bonnes performances des équipes.

Intuition Software vous explique tout sur les causes de l'épuisement mental des DRH et les moyens de préserver leur santé mentale face aux exigences émotionnelles, sociales et organisationnelles de leur métier.

• La santé mentale des DRH en résumé
• Qu'est-ce que l'épuisement professionnel des RH ?
• Quelles sont les causes fréquentes d'épuisement professionnel des DRH ?
• Évaluation de la santé mentale de la fonction RH
• Quels sont les impacts de la santé mentale des DRH sur une entreprise ?
• Comment éviter l'épuisement professionnel des DRH ?
• Quels sont les indicateurs pour suivre et mesurer la santé mentale des RH ?

La santé mentale des DRH en résumé

• La santé mentale des DRH désigne leur capacité à maintenir un équilibre psychologique face aux exigences émotionnelles, sociales et organisationnelles de leur métier.
• En 2025, la fonction RH fait face à une hausse du risque d'épuisement au travail (burn-out) : surcharge de travail, pressions multiples, manque de ressources et fortes responsabilités, ce qui fragilise leur bien-être.
• Cette fragilisation a des répercussions directes sur l'entreprise, les RH étant le lien principal entre les salariés et la direction. Cet épuisement peut alors engendrer des mauvaises décisions, des tensions sociales, et un climat de travail négatif.
• Pour y remédier, les entreprises doivent agir sur trois leviers essentiels : prévention, soutien, et reconnaissance.

Qu'est-ce que l'épuisement professionnel des RH ?

Les professionnels des ressources humaines, comme les DRH, sont soumis à beaucoup de pression, car ils doivent d'un côté défendre la stratégie de la direction tout en préservant l'équilibre social de l'entreprise. Cette double casquette est une pression constante, à laquelle s'ajoute parfois de la fatigue émotionnelle ou la gestion de situation humaine complexe (licenciements, conflits internes, etc.).

Cela provoque des situations de stress non contrôlées qui ont de graves conséquences sur leur santé mentale. Les DRH, et la fonction RH dans sa globalité, peuvent alors subir un état d'usure propice à l'épuisement, qu'on appelle burn-out. Cet épuisement professionnel est défini par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme un « syndrome résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été géré avec succès ».

Selon le Baromètre Teale 2024, le score moyen de bien-être mental des RH a atteint 50/100 sur l'indice de l'OMS, un niveau considéré comme critique, qui marque l'entrée dans un état de dépression clinique.

Quelles sont les causes fréquentes d'épuisement professionnel des DRH ?

L'épuisement professionnel des DRH s'explique par la multiplication des pressions au quotidien comme :

• La surcharge de travail
• Le manque de ressources
• La digitalisation des processus RH
• La gestion de situations humaines complexes

L'accumulation de ces différentes pressions psychologiques augmente l'épuisement émotionnel, syndrome qui touche aujourd'hui une large part de la fonction RH. D'après le Baromètre Teale 2025, 38 % des DRH envisagent de quitter leur poste afin de préserver leur santé mentale.

Une surcharge de travail croissante

Les directions des ressources humaines font face à une multiplication de missions :

• Amélioration de la marque employeur
• Conformité réglementaire
• RSE
• Inclusion
• Digitalisation des processus RH
• Gestion de crises (conflits, brown-out, quiet quitting)

Si le périmètre de compétence des DRH s'élargit de plus en plus, les ressources n'évoluent pas pour autant. Cela a pour conséquence d'alourdir la charge de travail sur ces postes déjà à haute responsabilité. De ce fait, les DRH sont souvent contraints de gérer une charge mentale importante avec des journées plus longues, plus de fatigue, et moins de recul possible.

Le manque de ressources

Le manque de ressources humaines et budgétaires est l'une des principales causes de l'épuisement professionnel des DRH. Dans de nombreuses organisations, une même personne doit gérer le recrutement, la paie, la formation, la conformité et le dialogue social.

Selon le Baromètre Teale 2024, cette surcharge liée à l'insuffisance de moyens est l'un des facteurs les plus cités par les professionnels dans les causes l'épuisement professionnel.

La digitalisation des processus RH

La digitalisation des RH consiste à automatiser certaines tâches administratives chronophages. Il y a donc un objectif positif, mais qui peut parfois prendre la forme d'une surcharge de travail pour les DRH, qui se retrouvent à devoir gérer de nombreux outils, tels que des logiciels de paie, des ATS, des SIRH, etc.

De plus, l'utilisation de ces outils entraîne une hyperconnexion des DRH, ce qui peut affecter leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

La gestion humaine

Les DRH sont quotidiennement confrontés à des situations humaines à forte charge émotionnelle : licenciements, conflits internes, restructurations, accompagnement de salariés en détresse ou gestion d'équipes sous tension, etc. Ces crises peuvent générer une forme d'usure émotionnelle, reconnue comme un facteur du burn-out.

Certains facteurs peuvent être aggravants et alourdir cette charge émotionnelle, comme le manque de soutien managérial ou le manque de dispositif de prévention pour la santé mentale (telle que la mise en place de formation à la gestion du stress).

Évaluation de la santé mentale de la fonction RH

Vous pensez souffrir d'épuisement mental ? Faites notre test, basé sur le WHO-5, l'indice de bien-être mental utilisé par l'OMS.

Voici les questions à vous poser pour évaluer votre santé mentale :

• Je me sens épanoui(e) et satisfait(e) de ma vie professionnelle
• J'ai le sentiment de me développer et de progresser dans mon travail
• Je suis capable de m'adapter aux changements et aux situations difficiles
• Je surmonte les obstacles professionnels avec confiance
• Je gère efficacement mon stress et mes émotions au travail
• Je contrôle mes réactions face aux situations tendues
• J'ai confiance en mes compétences et en ma valeur professionnelle
• Je sais identifier mes forces et les mettre en avant
• J'entretiens des relations positives avec mes collègues
• Je communique efficacement et résous les conflits de manière constructive

Quels sont les impacts de la santé mentale des DRH sur une entreprise ?

Un DRH, dans sa fonction principale, doit concilier les attentes des collaborateurs avec celles de la direction. C'est lui qui pilote le recrutement, qui accompagne les transformations internes, qui maintient le dialogue social et qui veille à la cohésion globale.

Lorsqu'un DRH est en bonne santé mentale, l'entreprise bénéficie d'une vision claire et d'une gouvernance stable. Les décisions RH sont ainsi réfléchies, cohérentes et alignées sur les besoins à long terme, et le recrutement et la communication interne sont fluides.

À l'inverse, lorsqu'un DRH en situation d'épuisement ou fragilisé, il perd cet équilibre et cette situation peut se traduire par :

• Des tensions sociales
• La perte de sens au travail
• La dégradation du climat de travail

Il est, de ce fait, indispensable de préserver la santé mentale des DRH, afin de protéger la stabilité du recrutement, la cohérence managériale et le dialogue social en interne.

Comment éviter l'épuisement professionnel des DRH ?

Pour éviter l'épuisement professionnel des DRH, les entreprises doivent agir sur trois leviers prioritaires :

• La prévention
• Le soutien
• La reconnaissance

La prévention

La prévention permet d'anticiper le risque d'épuisement des DRH au lieu de réagir lorsqu'il survient. Cela consiste à identifier les signaux de surcharge avant qu'ils ne deviennent critiques. Pour être vigilant au bien-être des DRH, plusieurs actions peuvent être mise en place :

• Introduire des baromètres internes de santé psychologique, anonymes et réguliers.
• Former les managers à repérer les signes précoces d'épuisement : irritabilité, désengagement, troubles du sommeil ou baisse de concentration.
• Intégrer un plan de prévention santé mentale dans la politique RH, incluant formation, sensibilisation et accompagnement. Selon le Baromètre Qualisocial / Ipsos 2024, seules 23 % des entreprises disposent d'un tel plan, alors qu'il s'agit aujourd'hui d'une priorité stratégique.

Le soutien et l'accompagnement

Les DRH ont également besoin d'un espace dans lequel ils peuvent se confier, déposer leur charge émotionnelle et partager leurs difficultés. Pour cela, il est possible de :

• Créer des espaces d'échanges sécurisés (groupe de parole, coaching collectif, etc.)
• Favoriser le mentorat entre DRH pour briser l'isolement décisionnel
• Garantir un accès confidentiel à un accompagnement psychologique externe, comme un psychologue de travail

La reconnaissance et la valorisation du travail

Le manque de reconnaissance signifie que la vision du rôle des DRH est parfois réduite à une fonction opérationnelle ou administrative, alors qu'ils contribuent directement à la performance globale de l'entreprise.

Ce manque de valorisation crée souvent de la frustration et une perte de sens au travail, surtout dans un métier où la charge émotionnelle est déjà forte. Pour éviter cela, plusieurs actions sont possibles :

• Définir des zones de responsabilités claires : le DRH doit savoir jusqu'où s'étend son champ d'action et à partir de quel point d'autres acteurs prennent le relais (direction, managers, prestataires).
• Encourager la délégation et l'autonomie : les DRH doivent pouvoir s'appuyer sur d'autres personnes, comme les responsables de paie, les chargés de recrutement, ou encore les responsables formation. Ils doivent non seulement avoir l'espace pour le faire, mais aussi l'intention de savoir déléguer. Des outils collaboratifs, comme un logiciel de recrutement, peuvent faciliter cette répartition équitable du travail.

Quels sont les indicateurs pour suivre et mesurer la santé mentale des RH ?

Pour évaluer la santé mentale des équipes RH, plusieurs indicateurs concrets peuvent permettre d'identifier les signaux d'épuisement professionnels :

• Taux d'absentéisme RH : un niveau d'absentéisme élevé peut révéler un stress chronique, une surcharge de travail ou un désengagement progressif.
• Taux de turnover sur la fonction RH : une rotation importante indique un mal-être organisationnel et un manque de reconnaissance de la fonction.
• Score moyen de satisfaction au travail : mesure le ressenti global des RH et permet de suivre l'évolution de leur motivation et de leur équilibre.
• Nombre de jours de congé non pris : des congés non utilisés signalent souvent une difficulté à déconnecter et un surinvestissement.
• Volume horaire moyen hebdomadaire des DRH : des semaines de travail trop longues traduisent une surcharge et un risque d'épuisement.
• Score WHO-5 interne : basé sur le modèle de l'OMS, il offre une mesure fiable et régulière du niveau de bien-être psychologique des RH.

La santé mentale des DRH est aujourd'hui un enjeu qui conditionne la qualité du management, la stabilité du dialogue social et la performance globale des équipes. En agissant sur la prévention, le soutien et la reconnaissance, les organisations peuvent renforcer la résilience de leurs équipes RH et ainsi préserver l'équilibre collectif.

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